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” L’hiver, c’est la saison du recueillement de la terre, son temps de méditation, de préparation. ” Lionel Boisseau
Quand le blues de l'hiver se manifeste...
La température extérieure baisse, les temps de luminosité sont plus courts dans la journée, l’intensité de la lumière du soleil diminue fortement…
Ces modifications de l’environnement entraînent une perte de repères et très souvent, un dérèglement de l’horloge biologique interne.
C’est alors que les sensations intérieures, les comportements et l’humeur se modifient…
Ainsi, nous pouvons avoir du mal à nous lever le matin et à nous mettre en action de manière générale.
Nous ressentons souvent le besoin de nous replier sur nous-même, de nous laisser aller et de davantage dormir…
Le moral baisse, pouvant même faire glisser dans une forme de déprime saisonnière.
Toute initiative semble devenir difficile et coûter beaucoup (trop) d’énergie.
Tout se passe comme si notre “météo intérieure” était en berne dans une sorte de “temps maussade intérieur” qui perdure, accompagnée d’un sentiment de tristesse, d’une perte d’enthousiasme et de motivation, d’une vague de pessimisme…
Cette forme de mal-être intérieur peut inciter à trouver du réconfort dans la nourriture.
Nous rentrons alors dans un engrenage amenant à chercher à réguler nos émotions et notre mal-être dans le fait de mange en excès.
C’est alors la porte ouverte au grignotage, souvent de type sucré par une recherche de douceur.
Ou encore, nous pouvons être poussés à des accès de boulimie.
Vous reconnaissez-vous dans ces signes du blues hivernal ?
D'où vient le blues de l'hiver ?
En lien avec tous ces déséquilibres ressentis, le blues de l’hiver est un trouble de l’humeur aussi appelé : le Trouble Affectif Saisonnier (ou TAS).
Ce trouble s’accompagne parfois d’un sentiment de désespoir et peut mener à une dépression.
Mais quelles sont les raisons de ce phénomène souvent cyclique ?
Et si nous parlions de "saison" ?
Le blues de l’hiver pourrait d’ailleurs s’appeler “blues de l’automne”.
Car le manque de luminosité et la baisse de l’exposition à la lumière du soleil sont déjà bien manifestes dès l’automne et bien avant le solstice d’hiver.
D’ailleurs, en observant la nature, nous remarquons que la vitalité des végétaux s’estompe peu à peu dès l’automne.
La sève des arbres descend progressivement vers les racines, les feuilles se décolorent.
En hiver, les feuillus sont dénudés, certains animaux entrent en hibernation. La nature semble s’endormir…
Le saviez-vous ?
Si en Occident, les changements de saison ont lieu au moment du solstice (été, hiver) ou de l’équinoxe (printemps,automne), en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), le calendrier saisonnier est en lien avec l’énergie de la saison (Yin ou Yang) et l’activité des organes.
Ainsi selon la MTC, en automne, l’énergie Yang (de l’action) décroit. C’est l’énergie Yin (du calme et du repos) qui progressivement se déploie.
Cette saison est liée au poumon et au gros intestin.
Une insuffisance du poumon (vide de poumon) génère une tendance à l’asthénie et à ressentir l’émotion de la tristesse ou de la mélancolie.
Une insuffisance du gros intestin (vide de gros intestin) induit un manque d’enthousiasme, du découragement, la sensation d’ennui et un état dépressif.
Par ailleurs, en MTC, l’hiver est une saison en lien avec le rein et l’énergie du rein.
Cette saison appelle à se régénérer grâce au repos et à un sommeil récupérateur.
Elle invite également à un mouvement introspectif, tourné vers l’intérieur de soi.
Un vide de Rein se manifeste par de la fatigue, un manque de volonté, un repli sur soi, une inhibition et la dépression.
Comme en naturopathie, l’approche de la MTC révèle l’importance de prendre soin de ses organes et de son organisme pour éviter d’être impacté.e par ces changements de saison.
Une histoire d'hormones
Nous avons une horloge biologique autonome, située au niveau de l’hypothalamus, qui est dépendante des cycles du jour et de la nuit.
Notre rétine contient des cellules sensibles à la lumière.
Lorsque la lumière du jour arrive le matin, ces cellules en informent l’hypothalamus.
À son tour, l’horloge centrale de l’hypothalamus indique à la glande pinéale (l’épiphyse) d’interrompre la sécrétion de la mélatonine.
Cette hormone est impliquée dans l’endormissement et la régulation circadienne du rythme veille/sommeil.
Le fait d’induire l’arrêt de la sécrétion de la mélatonine est un processus naturel bien orchestré qui enclenche notre réveil matinal…
Cette même mélatonine commence normalement a être sécrétée par l’épiphyse vers 18h, lors du basculement du jour à la nuit.
La sécrétion de cette hormone prépare ainsi le corps à une baisse progressive de l’énergie qui amène par paliers le soir, vers le repos et le sommeil.
Hors, lors de la période de l’automne et de l’hiver où :
– les jours déclinent
– il fait encore nuit le matin à notre réveil
– le jour décline très tôt dès 17h
– nous bénéficions d’un temps très écourté de luminosité
… notre horloge biologique se retrouve complètement perturbée. Elle ne tourne plus rond !
D’où nos difficultés à nous lever le matin, notre manque d’élan et ce besoin plus marqué pour le cocooning et le farniente.
Ainsi, la régulation et l’équilibre de notre horloge interne physiologique sont influencés par la présence de cette alternance de la luminosité et de l’obscurité dont le rythme se modifie selon les saisons.
Comment éviter le blues de l'hiver ?
La naturopathie est de bon conseil pour aider à agir en prévention et éviter les difficultés rencontrées lors de ces saisons d’automne et d’hiver.
Ou pour réguler les retombées liées au blues de l’hiver sur notre équilibre.
Le choix de notre alimentation et notre mode de vie ont toute leur importance dans cette perspective.
pour :
– renforcer la vitalité
– soutenir le système nerveux
– stimuler les hormones de la bonne humeur
– retrouver l’enthousiasme.
Renforcer la vitalité
Il est bienvenu lors de cette période de renforcer ou de soutenir naturellement l’énergie vitale et les surrénales porteuses selon la MTC de “l’énergie du rein” et du tonus.
Une grande place est à donner à une alimentation vivante et les “super aliments” propices à re-donner du tonus : les fruits et légumes frais de saison, la spiruline, le pollen, la poudre d’açaï…
Les aliments réchauffants sont également à privilégier.
Ils ont la capacité d’augmenter la température du corps et le métabolisme.
Parmi eux, on trouve les épices (gingembre, poivre, cannelle, curcuma, clou de girofle, piment), les céréales complètes, les légumineuses, les oléagineux, la châtaigne, l’ail, les infusions de thym et de romarin…
Il est à noter que les cuissons de type “pilaf” ou “wok” permettent de dégager de la chaleur et de tonifier en rendant la nature des aliments plus Yang.
Soutenir le système nerveux
Une vigilance a également besoin d’être apportée sur la part des aliments riches en omégas 3 dans notre assiette.
Nous trouvons des omégas 3 dans :
– les petits poissons gras : sardines, anchois, maquereaux, harengs, saumon
– les huiles végétales : colza, cameline, chanvre, noix, lin
– certains oléagineux : graines de chia, de lin, de chanvre, noix.
Ces omégas 3 alimentaires sont indispensables pour le bon fonctionnement du système nerveux, la mémoire, la concentration.
Ils agissent également sur les messages du cerveau impliqués dans l’humeur.
Stimuler les hormones de la bonne humeur
La dopamine
La dopamine est un neurotransmetteur qui influence notre motivation, notre envie de bouger et notre capacité à nous projeter.
Elle procure le sentiment de plaisir, de satisfaction et elle est impliquée dans le système de la récompense.
Un petit-déjeuner protéiné est par exemple très favorable pour sécréter ce neurotransmetteur qui nous donnera l’élan du matin.
Avec, par exemple : un yaourt ou un bout de fromage de chèvre ou de brebis, un yaourt végétal, un œuf à la coque, du tofu (à base de soja), les oléagineux…
Nous trouvons aussi la dopamine dans la banane, le chocolat noir, l’avocat, les petits poissons gras, la viande…
Passer du temps exposé.e à la lumière naturelle du soleil est favorable à la synthèse de la vitamine D, elle-même impliquée dans la libération de la dopamine.
Écouter de la musique, caresser un animal de compagnie, sont autant d’actes favorables à sa sécrétion, car ils favorisent la détente et le plaisir.
La sérotonine
La sérotonine est un neurotransmetteur qui nous aide à réguler notre humeur et apporte de la détente.
Elle est également un précurseur de la mélatonine.
Il peut être bienvenu de prévoir une collation de type “sucré” vers 17h, avec par exemple un fruit, des fruits secs, des oléagineux, une compote, un carré de chocolat noir, une petite tartine de miel sur du pain complet ou une craquotte…
Le tryptophane est un acide aminé précurseur de la sérotonine.
Il a besoin de glucose pour la synthèse de la sérotonine, idéale dans l’après-midi.
C’est aussi le meilleur moment pour bien assimiler le glucose.
La pratique de la méditation ou du yoga, la marche contemplative dans la nature, sont autant d’activités qui permettent de contrôler le cortisol qui est l’hormone du stress et de l’anxiété.
Et de retrouver la sensation de bien-être et de sérénité.
L'ocytocine
L’ocytocine est l’hormone de l’amour, des liens sociaux et de la dimension affective.
La sécrétion de cette hormone anti-stress est stimulée lors les moments heureux passés avec les personnes qui nous sont chères, les relations affectives ou amoureuses.
L’ocytocine est également boostée dans les gestes de tendresse, les hugs, les caresses ou les massages reçus ou donnés, les auto-massages.
Tous ces instants précieux où l’on se trouve en connexion avec les autres et avec soi-même, dans la douceur…
Les endorphines
Les endorphines correspondent à l’hormone du bonheur.
Leur sécrétion est notamment stimulée lorsque nous pratiquons une activité physique régulière, chaque fois que nous remettons en mémoire les souvenirs heureux, chaque fois que nous rions et que nous exprimons l’émotion de la joie.
Connaissez-vous le yoga du rire ?
Le yoga du rire s’avère être une pratique très précieuse pour améliorer notre humeur et amener de la légèreté dans le quotidien.
Retrouver de l'enthousiasme
Il est essentiel de porter attention aux petits bonheurs que nous traversons dans le quotidien.
Ces petits “kifs” qui sont autant d’instants où nous nous sentons nourris par ce que nous vivons.
Ces moments où nous ressentons de la joie ou de l’émerveillement, et où nous sommes émus par d’heureuses surprises.
Ces instants qui nous donnent le sourire au lèvres, du baume au cœur et qui rendent notre vécu plus léger.
Cela peut être intéressant de noter un “kif” par jour sur un carnet dans un premier temps.
Cet acte tout simple nous ramène à tous ces moments positifs et heureux qui nous donnent le courage et la force d’avancer.
De la même manière, il paraît important d’observer tout ce qui s’apparente à des petites victoires, tous ces fameux petits pas accomplis, en regardant le chemin parcouru…
L’ensemble de ces éléments viennent restaurer l’estime de soi, redonner de la motivation et la capacité de persévérer.
Le blues de l’hiver apparaît comme un état d’être passager parfois difficile à traverser.
Pour autant, ce n’est pas une fatalité !
Chacun a la possibilité de prévenir ce risque ou d’en sortir, en adoptant une alimentation et une hygiène de vie adaptées qui nous redonnent de l’élan et la conscience du positif de l’existence.
Par ailleurs, – à l’image de la nature -, et si nous profitions de ce moment où tout semble se mettre en repos pour écouter à l’intérieur de nous-même ?
Pour nous accorder du temps rien que pour nous, pour nous chouchouter, pour nous lover sur nous-même comme dans un cocon ou pour laisser émerger notre créativité…
Tout cela, avec la plus grande des bienveillances…
Les conseils énoncés dans cet article sont donnés à titre indicatifs et pédagogiques.
Ils ne remplacent en aucun cas une consultation auprès d’un médecin, d’un psychologue ou de tout autre praticien de santé.
Naturopathie et yoga
Naturopathie et yoga
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